Des cinq principes du Reiki
En japonais il s’agit des GOKAI du Reiki. GO signifiant 5 et KAI signifiant principe ou précepte. Les GOKAI sont donc les cinq principes ou les cinq préceptes du Reiki.
On peut lire sur le site de Corinne Bouty la citation suivante de Mikao Usui Sensei : » Afin d’accomplir mes enseignements, en s’entrainant et en s’améliorant physiquement et spirituellement et en marchant sur un bon chemin en tant qu’être humain, nous devons d’abord guérir notre esprit. Ensuite nous devons garder notre corps en bonne santé. Si notre esprit est en bonne santé et conforme à la vérité, le corps sera en bonne santé naturellement ».
Ces GOKAI constituent donc la composante spirituelle de la pratique du Reiki qui permet de guérir l’esprit. En les psalmodiant ils sont censés permettre l’élévation spirituelle du praticien, pouvant même le conduire jusqu’au Satori, c’est à dire jusqu’à l’expérience de l’éveil. Mikao Usui préconisait de les répéter dans son cœur, trois fois le matin et trois fois le soir en position de méditation Gassho, car il semblerait qu’en Japonais ces préceptes contiennent des kotodamas. Les kotodamas sont des sons sacrés dont les vibrations permettent d’augmenter notre taux vibratoire, d’activer des énergies très élevées, et d’ouvrir notre conscience, un peu comme le son OM. J’ai essayé de trouver plus de détails sur ces kotodamas, en particulier où ils se situent dans les phrases et d’où ils proviennent. A ce jour je n’ai encore rien trouvé, et je dois poursuivre mes recherches.
Je vous donne donc ces cinq principes en japonais, tels présentés dans les manuels de Nita Mocanu :
L’art secret d’inviter le bonheur
shofuku no hiho
Le remède spirituel pour toutes les maladies
manbyo no reiyaku
Juste aujourd’hui
kyo dake wa
Ne te mets pas en colère
ikaru na (ou okuru na)
Ne te fais pas de souci
shinpaï suna
Avec gratitude
kansha shite
Accomplis ton devoir avec diligence
gyowo hage me
Sois bienveillant avec les autres
hito ni shinsetsu ni
Chaque matin et chaque soir, joins tes mains
Visualise ces mots dans ton cœur et psalmodie ces paroles
asa yuu gassho shite, kokoro ni neji, kuchi ni tonaeyo
La méthode de Reiki Usui pour l’amélioration de l’esprit et du corps
shin shin kaizen Usui Reiki Ryoho
Le fondateur, Mikao Usui
chosso Usui Mikao
Si ces cinq principes constituent la composante spirituelle de la méthode de guérison naturelle Reiki Ryoho Gakkai de Mikao Usui, pour autant il semble que ce ne soit pas Mikao Usui lui-même qui les a inventés. En effet Mikao Usui était un érudit, avec un cheminement spirituel très avancé et attachait beaucoup d’importance aux poèmes de l’Empereur Meiji. Isabelle Podovani nous apprends que ces poèmes appelés des gyosei sont écrits dans la forme waka, c’est à dire avec une alternance de phrases en 5 et 7 syllabes. La structure et la vibration de ces poèmes seraient reliées, un peu comme les kotodamas, à l’harmonie sur terre et au rythme des saisons. C’est donc tout naturellement que Mikao Usui les a introduit dans son enseignement et sa pratique spirituelle, les ayant même retranscrit dans son manuel appelé Usui Reiki Hikkei. Par conséquent il est coutumier de penser que Mikao Usui se serait inspiré de ces poèmes pour créer les 5 principes. Toujours sur le site de Corinne Bouty, on apprend que ces préceptes sont plutôt issus d’un livre qui s’intitule Kenzen No Genri, ce qui peut se traduire par « principes de santé ». Ce livre dont l’auteur est le philosophe Dr bizan Suzuki, a été publié en 1914, et dans un paragraphe intitulé « un chemin vers l’état sain », il est écrit en japonais :
Kyo dake wa
Ikarazu
Osorezu
Shojiki ni
Shokumu ni hagemi
Hitoni shinsetsu ni
Ce qui se traduit par :
un chemin vers l’état sain
juste aujourd’hui
ne sois pas fâché
ne sois pas craintif
avec honnêteté
effectue diligemment ton devoir
sois bienveillant avec les autres
On pourra remarquer que ces phrases correspondent quasiment aux principes de Mikao Usui, si ce n’est l’honnêteté qui a été remplacée par la gratitude, mais que l’on retrouvera dans les versions occidentales récentes. Par la suite d’autres versions japonaises quasi similaires également verront le jour en fonction des différents présidents de la Reiki Ryoho Gakkai du Japon, ou encore d’autres versions propres à certains Maîtres qui ont fondés leur école comme Hyakuten Inamoto qui a fondé le Komio Reiki. Nous trouverons quelques unes de ces versions toujours sur le site de Corinne Bouty. La question que je me pose est de savoir si de version en version japonaises, les Kotodamas sont préservés dans l’énoncé des principes. Car si l’on change des mots dans les phrases, les sons ne sont plus les mêmes et par conséquents les kotodamas pourraient être perdus. Ou bien les modifications en question n’affectent pas la « partie kotodama » de la phrase. A creuser !
Toujours est il que la version Française de ces principes a évoluée avec Mme Takata qui, rappelons le, a introduit le Reiki en Occident avec l’école l’Alliance de Reiki, pour aboutir à :
Juste pour aujourd’hui :
Demeure libre de toute colère
Demeure libre de tout souci
Honore tes parents, tes aînés, tes professeurs et tes maîtres
Gagne ta vie honnêtement
Montre de la gratitude envers tout ce qui vit
Dans cette version de Takata on voit que la négation des deux premières phrases a disparue, la gratitude de la 3ème phrase est remplacée par « honore », le devoir de la 4ème phrase est remplacé par « gagne ta vie » alors que la notion d’honnêteté est réintroduite, et enfin on retrouve la gratitude dans la dernière phrase à la place de la bienveillance !
Puis de principes ou de préceptes, ils sont devenus des idéaux, et nous trouvons ces idéaux dans le manuel de Nita Mocanu sous la forme :
Juste pour aujourd’hui, Je me libère de toute colère!
Juste pour aujourd’hui, Je me libère de toute préoccupation!
Juste pour aujourd’hui, Je rends grâce pour mes nombreuses bénédictions! J’honore mes parents, mes professeurs et mes aïeux!
Juste pour aujourd’hui Je vis ma vie honnêtement!
Juste pour aujourd’hui Je respecte la vie autour de moi sous toutes ses formes!
Il ressort de tout cela que ces cinq principes, ainsi que les poèmes de l’Empereur Meiji, sont des supports pour l’esprit nous permettant d’inviter le bonheur, de vivre en bonne santé, et de nous élever spirituellement. Hyakuten Inamoto nous dit : « les Cinq Préceptes sont l’essence de l’enseignement d’Usui. Ce n’est que lorsqu’on pratique les Cinq Préceptes que l’on comprend ce qu’est vraiment le Reiki ».
Peu importe la version des cinq préceptes que l’on choisisse, ce qu’il faut retenir à mon sens c’est que ces principes se rapprochent de toutes les philosophies spirituelles qui chacune nous invitent au détachement de l’égo, au bannissement de l’individualisme, au lâcher prise des aléas de la vie, à l’acceptation de ce qui est – tout est juste, à la gratitude, à la compassion et au pardon, à l’ouverture de cœur, à l’éveil de la conscience, conscience de notre place et de notre rôle dans l’Univers, conscience de l’instant présent, conscience que nous sommes peut être des créatures, donc passifs, mais pourtant dotés nous aussi d’un pouvoir créateur, et même co-créateur puisque nous créons tous ensemble notre monde et notre environnement. Peut être est ce là notre part divine que nous pouvons révéler au travers des cinq préceptes du Reiki ? On peut retrouver toutes ces notions en particulier dans la philosophie bouddhiste et zen qui conduit à la vacuité de l’esprit et au détachement, ces principes peuvent être rapprochés des accords Toltèques, et même de Ho’oponopono, ou probablement d’autres voies spirituelles dont je n’ai pas connaissance. Cette démarche est également celle des religions qui dans le fond ne font que prôner la tolérance le pardon, l’amour inconditionnel, mais aussi le lâcher prise et la paix intérieure. (Le problème des religions c’est surtout ce que les hommes en ont fait !).
En conclusion, on entend couramment que Mikao Usui disait que le Reiki est représenté 50 % par les préceptes et 50 % par l’énergie. La question ouverte est donc maintenant de savoir si l’on peu être un bon praticien Reiki, ou en tous les cas un bon canal Reiki, si l’on ne pratique pas les 5 principes ou si l’on n’est pas engagé dans une démarche spirituelle quelconque ?
décembre 2019
La foi dans la pratique du Reiki
J’ai pu lire dans un manuel de Reiki Usui du 2ème degré qu’il n’était pas utile d’avoir la foi pour donner ou envoyer du Reiki en direct ou à distance. Cela m’a évidemment interpellé car pour l’instant je suis persuadé de l’inverse. Il me paraît difficile de pratiquer le Reiki avec conviction, et évoluer spirituellement avec l’aide de cette technique si nous n’avons pas la foi !
Bien évidemment je ne pense pas qu’il s’agissait pour l’auteur de la foi dans une religion ou dans un Dieu révélé. Il me semble que ça serait une erreur de considérer que la foi ne peut être que religieuse. A mon sens la foi est « le carburant » de notre propre évolution quelque soit le plan de notre être sur lequel on se place. La foi n’est pas nécessaire que dans la pratique du Reiki, mais elle est bien le préalable indispensable qui va nous permettre la mise en action de nos intentions, l’impulsion qui va permettre notre propre évolution. Frédéric Lenoir donne l’exemple du bébé qui a une foi totale en ses parents, lui permettant de s’abandonner et de grandir, pour illustrer que la foi est omniprésente dans notre existence, à des degrés plus ou moins importants selon chacun bien évidemment. Notre foi peut donc se porter sur tous les domaines de notre vie, c’est à dire sur Dieu, mais aussi sur l’humanité, la science, la patrie, les hautes valeurs morales, le travail, soi-même, l’Énergie Universelle… sans oublier la pratique du Reiki !
Foi et croyance
La foi est constituée selon moi de croyances relatives à des phénomènes non tangibles, mais surtout pour lesquelles nous avons une confiance absolue et à toute épreuve. C’est bien grâce à cette foi que les croyances vont pouvoir se matérialiser dans la matière.
A ce stade je voudrais dire quelques mots sur les croyances. Dans le milieu du développement personnel les croyances sont quasi-systématiquement associées à des blocages ou à des phénomènes qui empêchent ou limitent notre évolution. On parle de croyances limitatives. On en viendrait presque à culpabiliser aussitôt que l’on décèle la présence d’une croyance dans notre système de valeurs ou notre façon de penser. Or les croyances peuvent être aussi « positives » et non limitatives. Je pense que la notion de croyance est intrinsèque à la condition humaine, et nos croyances sont absolument indispensables pour que l’on se « mette en action », qu’elles sont en fait vitales et qu’elles participent à qui nous sommes, elles sont le moteur de notre existence. Aurait on envie de se lever le matin si l’on ne croit en absolument rien ? Mais les croyances étant produites exclusivement par le mental et les fonctions cognitives, il est effectivement important de faire preuve de beaucoup de discernement pour filtrer ces croyances limitatives, et les exclure, autant que faire se peut, du système de croyances sur lequel nous allons nous construire.
Lorsque nous ne nous posons plus aucune question au sujet d’une croyance (positive), et que nous l’avons définitivement acceptée comme vraie et sans faille, cette croyance échappe au mental et à l’intellect pour exister maintenant dans le domaine de l’émotionnel. Ainsi la foi en une croyance est née. La foi est à l’émotionnel ce que la croyance est au mental, et elle permettra de mettre la croyance en action, de la concrétiser et de l’incarner et de la matérialiser dans la matière comme cela a été dit.
Par exemple c’est bien la foi qui va faire qu’une prière fonctionne. Si on ne croit pas au fait de prier on peut réciter sans conviction la prière en boucle et rien ne se passera. Il en est de même pour le Reiki. Si on ne croit pas au Reiki, à l’Énergie Universelle, à nos capacités à canaliser et à retransmettre cette énergie, et si nous n’avons pas la foi dans le fait que cette énergie agit pour ce qu’il y a de mieux, même lorsque les résultats ne sont pas visibles et immédiats, comment peut-on pratiquer ?
Au 1er degré cette notion de foi est peut être moins présente car nous sommes encore en contact avec la matière. On pratique directement sur une personne, nous ressentons la chaleur, la personne a aussi des ressentis, elle a peut-être eu des douleurs, des émotions, des sensations qui se sont déclenchées ou estompées. Tout cela est quasiment quantifiable, mesurable, c’est presque rationnel et donc cela se passe de la foi. Mais au second degré de Reiki Usui nous allons influer et agir sur des énergies plus subtiles, impalpables, sur des domaines qui échappent peut-être à l’analyse cognitive ou rationnelle, sur l’inconscient. Dans ce cas comment pratiquer si nous n’avons pas la foi ? Comment envoyer du Reiki aux défunts ou sur notre karma si nous n’y croyons pas ?
Nous apprendrons au cours des enseignements que la pratique du Reiki du 2ème degré se fait par l’utilisation de symboles. Comment pratiquer avec les symboles si on n’y croit tout simplement pas ? Cela reviendrait à prier sans croire à la prière ! Absurde !
Dans ce cadre la foi pourrait correspondre à une expérience intérieure qui ne peut pas être appréhendée par les cinq sens, ni peut être même justifiée par le raisonnement rationnel.
Foi et confiance
Pour ma part la foi correspond au point le plus ultime de la confiance. D’ailleurs foi et confiance ont la même racine latine : fides. Cette confiance ultime arrive justement dès lors que rien ni personne ne peut nous faire douter de notre croyance, car nous avons cette intime conviction au plus profond de nous que notre croyance est vraie. Cette confiance inconditionnelle constitue bien le seul véritable obstacle aux doutes et aux peurs qui entraveraient notre pratique du Reiki Usui. Comment peut on envoyer de l’Amour pour ce qu’il y a de mieux, si nous sommes dans une peur de ne pas en être capable, de mal faire, de ne pas être juste, d’échouer, ou pire encore de faire du mal…. Bien évidemment qu’il est quasi impossible de pratiquer correctement si nous ne sommes pas dans cette confiance aveugle au Reiki, mais aussi dans nous même.
Grace à la foi tous nos doutes, nos peurs, nos transpositions mentales… sont écartées de notre cœur et nous pouvons envoyer du Reiki dans la sérénité et la paix intérieure.
En parlant de doute, il est possible que chacun ait pu douter à un moment ou a un autre de sa pratique, avec plus ou moins d’intensité. Si tel est le cas et que malgré tout vous continuez à pratiquer, c’est bien que ce doute a été surmonté ? Qu’est ce qui a permis de surmonter ces doutes ? La ténacité, l’entêtement, la persévérance, la volonté…. oui tout ça en même temps probablement, mais aussi la foi dans le Reiki. Sinon vous vous seriez laissé envahir par les doutes !
Foi et espérance
L’espérance ne doit pas être confondue avec l’espoir. L’espoir s’adresse à la vie « matérielle » de tous les jours. Nous avons espoir que ceci ou cela se produise. Or dans la pratique du Reiki Usui l’espoir n’a pas sa place car nous savons que cette énergie ne nous appartient pas, que le soin lui-même ne nous appartient pas et que nous n’en sommes que l’instrument. Les résultats d’un soin nous échappent en totalité, et d’ailleurs peu importe puisque nous avons la foi que l’énergie agit pour ce qu’il y a de mieux pour le receveur. Nous avons foi en cela, donc point d’espoir dans la pratique du Reiki Usui. En revanche l’espérance est la deuxième vertu théologale, qui s’adresse à la vie spirituelle et dont le sens est à rapprocher de la notion de confiance sans limite. De ce point de vue est ce que l’espérance pourrait compléter nos propos sur les thèmes de la foi, des croyances et de la confiance ? Pourrions-nous condenser tout cela en qualifiant le praticien Reiki d’ « Espérant » ?
février 2018